Cette marque de moto haut de gamme va disparaitre car personne ne veut la racheter
Ils étaient censés électriser l’avenir. Ils ont à peine effleuré le présent. Le 14 octobre 2024, Energica Motor Company a cessé d’exister. En mars 2025 elle a été mise eux enchère mais personne ne s’est battu pour la sauver. Pas même ses fans. Pas même ses investisseurs.
Dix ans d’illusions techniques
Fondée en 2014, Energica portait toutes les promesses de l’ingénierie italienne. Issue du groupe CRP, plus connu pour ses pièces en F1 que pour ses envolées commerciales, la marque a tenté de réinventer la moto en version lithium-ion. En vain.
Quatre années durant, elle a fourni les machines du championnat MotoE. Des motos puissantes, linéaires, efficaces. Mais au son d’un drone agricole.
En 2023, Ducati les a remplacés. Ce n’était pas un changement. C’était un désaveu. L’éviction a mis fin au seul argument marketing réellement visible d’Energica. Sans MotoE, il ne restait qu’un logo, quelques modèles chers, et beaucoup de stock.
Une faillite sans appel
Le dépôt de bilan a été officialisé à l’automne 2024. Procédure de liquidation judiciaire, tribunal de Modène, fin de partie. Aucune reprise, aucune restructuration, aucun plan de relance.
Même la vente aux enchères du 20 mars 2025 n’a suscité qu’un silence embarrassé. Mise à prix : 4,27 millions d’euros. Offre minimum : 3,2 millions. Nombre d’enchérisseurs : zéro.
Pas une seule entreprise n’a estimé utile de récupérer les brevets, les chaînes d’assemblage, ou les quelques centaines de motos inachevées.
L’autopsie d’un modèle économique fragile
La réalité est brutale : Energica n’a jamais été une entreprise viable. Elle a été maintenue artificiellement en vie par son actionnaire majoritaire, Ideanomics, un investisseur américain qui a fini par jeter l’éponge.
Le marché, lui, n’a jamais suivi. Les motards européens veulent du couple, du bruit, des sensations. Pas des engins à l’autonomie réduite et à la recharge interminable. Les modèles comme l’Eva Ribelle ou l’Ego RS n’ont jamais rencontré leur public. Trop chers, trop lourds, trop contraignants.
En 2023, Zero Motorcycles n’a vendu que 383 unités en France, soit moins de 0,2 % du marché. Energica, c’était encore moins. Et sur ces volumes confidentiels, impossible d’amortir une chaîne de production.
Une PME face à l’industrie
Energica a souffert comme toutes les PME du secteur. Pénurie de composants, explosion des coûts logistiques, dépendance à des fournisseurs sous tension permanente. Résultat : des délais de livraison aberrants et des prix hors marché.
Pendant ce temps, les géants asiatiques inondaient le segment des scooters électriques à bas coût. Et les marques thermiques, elles, continuaient d’évoluer.
KTM affine ses mono-cylindres, Triumph sort des 400 accessibles, et Honda électrise discrètement ses navettes urbaines. Pendant qu’Energica restait bloquée à mi-chemin entre le circuit et le showroom vide.
Une mort industrielle, pas technologique
Le plus ironique, c’est que les motos Energica étaient bien conçues. Châssis rigide, électronique pointue, accélération immédiate. Mais sans réseau, sans SAV, sans réassurance, tout cela ne vaut rien.
Aujourd’hui, les clients se retrouvent avec des motos invendables, sans pièces détachées, sans mises à jour logicielles. La connectivité ? Hors service. Le diagnostic embarqué ? Dépendant d’un serveur éteint. Le moindre problème devient une impasse.
Les distributeurs, eux, n’ont plus que des invendus à solder et des clients à rassurer. Mais ils ne peuvent rien promettre.
La fin d’une illusion collective
Energica n’est pas une anomalie. C’est un symptôme. Le symptôme d’un engouement prématuré pour une mobilité électrique qui, dans le monde de la moto, n’a pas encore trouvé sa place.
D’autres ont suivi la même pente : eRockit en Allemagne, Tilgreen en France. Et derrière eux, d’autres suivront. Tant que les motards chercheront le frisson plutôt que la transition, les constructeurs électriques resteront des parias et c’est bien dommage.
La moto électrique est certainement l’avenir. Mais trop sont prêt à passer le pas !
Quand on voit les prix de c’est Moto là il se demande pourquoi ça à foiré pas besoin d’être devin et pour la ville seulement ou péri urbain vu l’autonomie de toute façon les scooters on prix le marché
proprietaire d’Energica Experia depuis un an et demi j’en suis très heureux. Le bruit réduit donne un confort de conduite inégalable que renforce le couple disponible à toute vitesse. Coté autonomie je résume toujours en disant que la machine a plus d’autonomie que la personne qui est dessus. Concretement de 200 à 300 km (en conduisant à bonne allure, de toute façon, la pause s’impose). Avec le nb de borne disponible en France (150 000 fin 2024) ce n’est plus un problème. Plus globalement, on paie surtout la resistance au changement et les lobbies qui désinforment à tour de bras sur l’electrique. Voir les débunk que sont obligés de faire les youtubers electrique suite aux reportages de TF1, Le Figaro, etc… plein d’a priori voir de fausses infos.