Ducati Diavel 1260 Lamborghini sera présentée au Milano Design Week le 9 avril 2025
Il y a des mariages qui tombent sous le sens. Entre la rigueur germanique et l’exubérance italienne, rien de commun. Mais entre deux monstres de Bologne — l’un à deux roues, l’autre à quatre — c’est une alliance presque génétique. Ducati et Lamborghini partagent le goût de l’irrationnel, l’obsession du détail, et l’arrogance de la vitesse.
Leur collaboration n’a rien d’un exercice marketing. C’est un laboratoire de la démesure. Et si vous avez raté les épisodes précédents, voici ce que vous avez manqué.
Diavel 1260 Lamborghini : une gifle esthétique
Présentée en novembre 2020, la Diavel 1260 Lamborghini n’était pas une moto. C’était un manifeste esthétique.
Basée sur la Diavel 1260 S, cette édition limitée à 630 exemplaires reprend les codes stylistiques de la Lamborghini Sián FKP 37. Vous avez bien lu : la première voiture hybride de Sant’Agata Bolognese, transposée sur une moto. Pas une copie, pas une adaptation. Une interprétation.
Le réservoir sculpté, les jantes forgées et les écopes de radiateur respirent le carbone. Les carters sont usinés, les couleurs sont directement extraites du nuancier de Lamborghini. Même la selle semble avoir été taillée par un designer de supercar.
Mais ce qui frappe, c’est la légèreté obtenue sans compromis. Les matériaux nobles ne sont pas là pour faire joli. Chaque gramme compte. Et Ducati l’a bien compris : la Diavel 1260 Lamborghini pousse plus fort, freine plus court et attire tous les regards. Même ceux de ceux qui prétendent ne pas aimer les Ducati.
Streetfighter V4 Lamborghini : la bête sans filtre
Deux ans plus tard, rebelote. Et cette fois, ils n’ont pas cherché à faire dans la subtilité.
Le Streetfighter V4 Lamborghini est un missile à ciel ouvert inspiré de la Huracán STO. Là encore, 630 unités produites, plus 63 pièces réservées aux clients Lamborghini. Un clin d’œil, ou plutôt un privilège réservé à ceux qui savent.
La base technique est déjà un monstre : 208 chevaux, pour 180 kilos. Mais cette édition va plus loin. Le design ? Angles saillants, prises d’air béantes, peinture Arancio Dac qui hurle son identité. La fibre de carbone s’invite partout, jusqu’à la moindre protection de chaîne. Le bras oscillant semble taillé dans un bloc d’obsidienne. Et pourtant, l’ensemble reste cohérent, fonctionnel, prêt à l’attaque.
Mais la vraie différence, elle est dans l’intention. Ducati ne cherche plus seulement à séduire. Elle provoque. Elle dérange. Elle vous balance une hypersportive à guidon droit avec l’aplomb d’un chef étoilé qui vous sert une côte de bœuf bleue sans vous demander votre avis.
Une nouvelle création pour la Milano Design Week
Le 9 avril, durant la Milano Design Week, le troisième acte de cette saga sera dévoilé. Les détails sont encore sous embargo, mais il ne s’agit pas d’un simple concept ou d’un exercice de style.
Il s’agit d’un objet roulant, immatriculable, probablement excessif, certainement collector.
Ducati et Lamborghini ne cherchent pas à faire consensus. Elles cherchent à imprimer une signature. Et cette signature est faite de lignes tendues, de matériaux extrêmes, et d’un moteur qui semble crier vengeance à chaque rotation de poignée.
La logique industrielle ? Aucune. La logique émotionnelle ? Totale.
Deux visions, une même rage mécanique
Ce qui unit ces deux marques, ce n’est pas seulement l’origine géographique. C’est la capacité à traduire une philosophie de course en langage visuel et mécanique. Chaque vis, chaque aile, chaque logo gravé au laser, participe à une narration où la performance n’est pas une fin mais un langage.
Les Diavel et Streetfighter en version Lamborghini ne sont pas plus rapides que leurs homologues “standards”. Mais elles disent quelque chose que les autres n’osent pas dire : que le plaisir mécanique est aussi un plaisir égoïste, viscéral, presque coupable.
Et cela, les vrais motards le comprennent.