L’année où Suzuki a osé l’impensable : le prototype de course devenu moto !

1985 : Tandis que les motos de série s’inspirent timidement de la compétition, Suzuki, cette année-là, décide de faire l’inverse. Avec la RG500 Gamma, la marque ne copie pas un prototype : elle le libére en pleine rue.
1985 Suzuki lâche un prototype en pleine rue
C’était une année charnière pour le deux-temps. Sur les circuits, les 500 cm³ rugissaient à des régimes inavouables. Sur route, les sportives commençaient à peine à adopter le carénage intégral. Et pourtant, Suzuki allait briser cette frontière avec un geste simple, mais radical : transformer sa machine de Grand Prix en moto de série. La RG500 Gamma débarquait dans les concessions avec le cœur et les tripes d’une moto d’usine. Ce n’était pas un clin d’œil à la course, mais un copier-coller technologique. Une folie assumée. Et le genre de pari qu’aucun constructeur ne tenta de rééditer.
Un cœur de prototype vendu au prix d’une berline
Proposée à 39 500 francs en 1985, soit l’équivalent d’un salaire annuel moyen, la RG500 Gamma ne s’adressait pas aux hésitants. Mais ce tarif s’expliquait facilement : à ce prix, on repartait avec un moteur de Grand Prix entre les jambes. Le bloc était un 4 cylindres en carré de 498 cm³, à admission par valves rotatives. Une architecture rare, directement issue de la RG500 XR40 pilotée par Barry Sheene quelques années plus tôt. Suzuki n’a fait aucun compromis majeur : le moteur est resté identique au prototype. Les seuls ajustements ont concerné l’homologation — feux, clignotants, pot d’échappement atténué — et les vis de fixation, qui sont passées du titane à l’aluminium. Pour le reste, tout y était.

Une puissance concentrée dans un souffle étroit
Le moteur crache 95 chevaux à 9 500 tr/min pour seulement 154 kg à sec. Sur le papier, c’est déjà impressionnant. Mais dans la réalité, c’est une mécanique d’équilibriste. Le deux-temps de la Gamma ne respire vraiment qu’entre 8 000 et 10 500 tr/min. En dessous, il broute. Au-dessus, il s’assèche dangereusement. Cette plage minuscule, c’est le prix à payer pour une architecture acoustique héritée du paddock. La chambre d’expansion module les ondes de pression, cale l’admission et l’échappement comme une horloge. Le tout fonctionne à la perfection… mais seulement dans cette bande étroite. C’est là que se cache la beauté — et la brutalité — de ce moteur conçu pour la piste.
Des sensations brutes, sans filet ni assistance
La RG500 ne pardonne rien. Lorsque le moteur entre dans sa plage optimale, la poussée est si violente qu’elle surprend même les plus aguerris. Le châssis en aluminium, pourtant léger, n’absorbe pas toujours les torsions en conduite engagée. Les suspensions, conçues pour un asphalte parfait, réagissent mal aux imperfections routières. Quant aux freins — double disque à l’avant, simple à l’arrière — ils font leur possible, mais sans aucune assistance électronique. En 1985, pas d’ABS, pas de contrôle de traction : la Gamma exige une lecture parfaite de la route, et une maîtrise totale du pilote.
Une opération calculée derrière l’audace technique
En 1985, Suzuki sort de plusieurs années de domination en catégorie 500 cm³, avec sept titres constructeurs remportés entre 1976 et 1982 grâce à la RG500 XR. La marque jouit alors d’une image de référence sur circuit, et choisit d’en tirer parti. La RG500 Gamma n’est pas simplement inspirée de la machine de course : elle en reprend la structure, le moteur et l’architecture sans filtre ou presque. En la mettant en vente, Suzuki ne cherche pas à fournir des motos aux paddocks, mais à exploiter sa légitimité sportive pour conquérir le bitume. Il s’agit de transformer une supériorité technique prouvée sur la piste en succès commercial dans les concessions.

Une technologie venue de l’Est, passée à l’Ouest
Le moteur de la Gamma n’est pas une création purement japonaise. Il reprend une architecture développée en Allemagne de l’Est, sur les MZ 125 d’Ernst Degner. Ce moteur deux-temps à haut rendement utilisait déjà les principes de résonance dans les échappements pour atteindre des puissances inédites. Après avoir fait défection à l’Ouest, Degner apporta ce savoir à Suzuki, qui l’intégra dans ses blocs d’usine. Le moteur de la RG500 conservait cette base : quatre cylindres alignés en carré, deux par deux, chacun valvé avec précision, pour un ensemble léger, compact, mais redoutablement pointu. Une technologie héritée d’une époque trouble, raffinée pour devenir l’arme ultime sur piste… et sur route.
Une légende mécanique, pas un simple collector
Aujourd’hui, la RG500 Gamma reste une exception. Une moto conçue pour courir, et rendue accessible à ceux qui savaient — ou croyaient savoir — la maîtriser. Elle ne cherchait ni à séduire ni à rassurer : elle imposait. Brutale, imprévisible, fascinante, elle rappelait que la performance mécanique, à ce niveau, exigeait un engagement total. À l’heure des assistances électroniques omniprésentes, la Gamma incarne un âge d’or aussi radical que dangereux. Et une question reste ouverte : refera-t-on jamais une moto aussi pure… et aussi impitoyable.
crédit image principale : iconicmotorbikeauctions
Bel hommage a une moto de légende. Un avion de chasse avec du très bon et du moins bon, le moins bon était issu de la « mode » étrange de la roue de 16 pouces rendant la moto nerveuse a mettre sur l’angle mais quand même instable. A ce propos beaucoup changèrent la roue pour une de gsxr 750. Autre cochonnerie l’anti-plongée actionnée par le levier de frein avant, l’idée était bonne la réalisation beaucoup moins, levier dur et ressenti (feeling) « c’est pas ça ». Les +, démarrage au kick du premier coup et compte-tours qui démarre a 3000 trs/minute.
Le son du 2 temps Suzuki c’est de la musique, jamais copié comme harley avec son cataclop syncopé. Je n’ai plus ma RG mais roule toujours en 2 temps Suzuki, GT750 et GT125, quelles vocalises…. et a chaque régime la bande son et différente, accélération brute ou reprise on a l’impression d’être assis sur un orchestre a 4, 3, ou 2 instruments.
La RG a deux fragilités, la boîte de vitesses a cassette et les disque rotatifs d’alimentation qui s’ils cassent sont avalés par le moteur, pas bon mais il existe une solution en carbone.
Voilà, une comète dans le paysage moto brut, viril
350 RDLC, 500RDLC, NSR, 500 RG . Maintenant que du standard uniforme .
J’ai la chance d’en avoir une rouge et noir.
Boite de vitesse et disques rotatifs en carbone neufs.
Train roulant de GSXR qui n’entache pas trop le visuel d’origine.
Je tutois le bonheur à chaque fois que je la prends.
Que de souvenirs avec mon 350 rdlc , de 3500 à 8000 les 600 cbr regardés ma plaque d’immatriculation….
C’est sympa, un peu trop romancé, bien sûr en ai eu une, beaucoup de plaisir, il n’est pas exact que le cadre ait été tubulaire, en alu oui mais à mon avis moulé sous pression, les bras arrière en alu aussi, de type extrudé et creux.
Boîte pouvant être légère pour le couple, la raison au Japon la cylindrée était limitée à 400cc. Moto de caractère, cela n’existera plus !
Merci Vidal !
Oui j’en ai eu une j’oublierai jamais on conduisait pas on l’a pilotait les frayeurs du quotidiens pour moi et les autres conducteur s mais bonheur je me suis jamais senti aussi vivant qu’a cette pério de là elle me manque beaucoup