Morbidelli T1002VX : le trail 1000 cm³ qui bouleverse les codes du segment

Morbidelli, c’est un nom qu’on croyait rangé au rayon des souvenirs, entre un 250 2-temps et les posters d’Agostini. Et pourtant, voilà qu’il revient par la grande porte, avec une machine qui ne s’excuse pas d’exister : la T1002VX.

Et autant le dire tout de suite : ce n’est pas une moto pour les indécis.

Une mécanique bien pensée, sans fausse note

Sous le réservoir, un V-twin de 997 cm³ à 80°, plutôt compact pour la cylindrée, développe 88,5 chevaux à 7 750 tr/min et 89 Nm à 5 250 tr/min.

Les chiffres ne cherchent pas à faire tomber des records. Ils racontent autre chose : du couple disponible là où vous en avez besoin, sans devoir grimper à 10 000 tours comme un scooter énervé. En clair, ça tracte en bas, ça allonge proprement, et ça ne fait pas le paon.

Le bloc est monté dans un châssis qui reste volontairement simple, mais rigide et équilibré. Et le tout est servi par une suspension KYB réglable, avec une fourche inversée de 43 mm et un système arrière multi-biellettes qui encaisse les changements de rythme sans broncher.

Des assistances utiles, pas envahissantes

Le T1002VX propose quatre modes de conduite : Standard, Sport, Rainy Days et Off-Road.

Chaque mode ajuste la réponse à la poignée, le contrôle de traction, l’ABS. Ce n’est pas une révolution, mais c’est bien calibré. Le Bosch ABS Pro est là pour assurer en courbe, et pas pour vous voler vos freinages.

L’ergonomie est bien pensée. Rien de délirant, mais tout est à sa place, sans surenchère tactile. Vous avez ce qu’il vous faut, ni plus, ni moins.

Freinage : du mordant et du contrôle

À l’avant, deux disques flottants de 320 mm, à l’arrière un simple 260 mm. C’est du J.Juan, donc ça freine fort, ça ne chauffe pas trop vite, et le levier ne donne pas l’impression de presser un marshmallow.

Ce n’est pas du Brembo M50, mais ce n’est pas non plus vendu au prix d’une hypersport. Morbidelli a visé juste : vous avez de la puissance au bout des doigts, et c’est dosable, même en descente de col avec passager.

Le confort dans les détails

Selle et poignées chauffantes de série. C’est anecdotique pour certains, vital pour d’autres. Si vous roulez toute l’année, vous saurez apprécier la nuance entre froid et engourdissement.

Le T1002VX propose aussi Morbidelli Connect, une application maison qui vous donne statistiques en temps réel, suivi GPS, carnet d’entretien et historique des trajets. Ce n’est pas un gadget, c’est un outil. Ceux qui roulent, planifient, comparent ou entretiennent eux-mêmes leur machine y verront un véritable intérêt.

Un style sans caricature

Ceux qui attendent des ailerons, des écrans de 10 pouces et des feux diurnes façon bolide de Dubaï peuvent passer leur chemin. Ici, le design est sobre, travaillé mais sans excès, avec des lignes tendues et des flancs bien équilibrés. L’inspiration italienne est visible, mais pas tapageuse.

Elle n’essaie pas de ressembler à une GS, ni de singer KTM. Elle est identifiable, et c’est rare dans ce segment où tout se ressemble.

Une question de budget

C’est là que Morbidelli frappe fort. En proposant un trail 1000 cm³ avec cette dotation technique à un tarif qui commence là où certains concurrents placent leurs options, la T1002VX redéfinit la notion de “haut de gamme accessible”.

Face à elle, les ténors du segment peuvent bomber le torse autant qu’ils veulent, leurs prix ne suivent plus leurs prestations. Et quand l’écart grimpe à plusieurs milliers d’euros, le consommateur finit par se poser des questions très rationnelles.

Ce que vous achetez, en réalité

Vous achetez un moteur bien rempli, une partie-cycle cohérente, des aides électroniques utiles, du confort au quotidien, et un positionnement tarifaire qui casse le jeu.

Vous n’achetez pas un logo, vous n’achetez pas une communauté, vous achetez une moto pensée pour rouler, avec juste ce qu’il faut de technologie et un vrai caractère mécanique.

Et pour ceux qui roulent vraiment, c’est souvent là que se fait la différence.